Ces dernières années, la sorcellerie connaît un retour en force. Qu’il s’agisse de tirer des cartes de tarot, de travailler avec des cristaux ou de participer à des rituels de pleine lune, de nombreuses femmes, de 25 à 45 ans, semblent redécouvrir une forme de spiritualité moderne. Mais pourquoi cet engouement soudain pour des pratiques autrefois marginalisées ?
Un besoin de sens dans un monde en perte de repères
Dans un quotidien où tout va très vite, entre réseaux sociaux et pression professionnelle, de plus en plus de personnes cherchent à ralentir et à se reconnecter à quelque chose de plus profond. Les rituels de sorcellerie offrent justement cet espace de pause. Ils permettent de se recentrer, de créer des moments dédiés à soi, loin du stress ambiant.
Ce retour à des pratiques ancestrales, qu’il s’agisse de l’astrologie, de la méditation ou des rituels avec la nature, répond à un besoin de redonner du sens aux événements du quotidien. Allumer une bougie, poser une intention, ou méditer avec des cristaux peut paraître simple, mais ces gestes symboliques créent une structure, un cadre qui rassure.
Pour débuter, je vous conseille deux livres des éditions Arthémis : Je deviens une sorcière verte. Un livre simple d’accès, très facile à lire et à comprendre, bien expliqué et aux intentions tournés autour de son bien-être. On y trouve des rituels, des incantations, des sorts pour invoquer la bonne fortune par exemple. On nous explique les signes, les planètes, les accessoires à avoir, les rituels de pleine lune…
C’est en plus joliment illustré et vraiment passionnant !
De cette même édition, j’ai opté aussi pour Le Grimoire du Bien-Etre avec des rituels de guérison et des sorts d’apaisement. Il est également très intéressant.
Ce que j’apprécie avec ces deux ouvrages est le fait qu’ils soient vraiment cohérents et utilisent des produits sains : plantes, cristaux ou les éléments naturels.
L’influence des réseaux sociaux : entre sororité et esthétique mystique
Impossible de parler de sorcellerie moderne sans mentionner l’impact des réseaux sociaux. TikTok, Instagram ou Pinterest regorgent de contenus autour de la spiritualité, des rituels de magie blanche et du bien-être. Sous le hashtag #WitchTok, des millions de vidéos montrent des jeunes femmes réalisant des sorts de protection, tirant des cartes de tarot ou expliquant comment purifier son espace avec de la sauge.
Cet engouement est aussi lié à l’esthétique mystique véhiculée par ces plateformes : cristaux colorés, bougies parfumées, autels minimalistes. Tout est fait pour rendre ces pratiques accessibles et attractives. En plus d’offrir un espace de partage, les réseaux sociaux créent un sentiment de communauté. On échange, on apprend, on se soutient. Pour beaucoup de femmes, il s’agit aussi d’un lieu de sororité, où l’on partage une quête de sens et de spiritualité dans un monde parfois oppressant.
Les rituels comme outils de développement personnel
Au-delà de l’aspect esthétique et communautaire, beaucoup utilisent ces pratiques comme de véritables outils de développement personnel. En effet, la sorcellerie moderne n’est pas perçue comme quelque chose de sombre ou de dangereux, mais plutôt comme une manière d’introspecter, de fixer des objectifs et d’ancrer des intentions. Un rituel de pleine lune, par exemple, peut être l’occasion de réfléchir à ce que l’on souhaite attirer ou, au contraire, laisser partir.
Les tarots, les cristaux et même les sorts sont ainsi utilisés comme des aides pour structurer ses pensées, se libérer de certaines énergies négatives ou simplement mieux comprendre les cycles de la vie. Le pouvoir personnel est central dans ces pratiques : elles rappellent que chaque personne est capable d’agir sur son destin.
Un empowerment féministe et spirituel
Ce renouveau de la sorcellerie est également un acte de réappropriation pour beaucoup de femmes. Historiquement, la figure de la sorcière a été persécutée et diabolisée. Aujourd’hui, elle devient un symbole d’indépendance et de pouvoir féminin. En participant à des rituels ou en pratiquant la sorcellerie, certaines femmes affirment leur autonomie, se reconnectent à une forme de savoir ancestral, souvent ignoré ou oublié.
Dans un monde encore marqué par des structures patriarcales, la sorcellerie offre un espace où les femmes peuvent explorer leur pouvoir personnel sans jugement. Cela peut être vu comme un acte de résilience, un moyen de se réapproprier une histoire où la sagesse féminine a souvent été étouffée.
Entre tendance et superficialité : les pièges à éviter
Bien sûr, cet engouement n’est pas exempt de critiques. Certaines personnes pointent du doigt la superficialité avec laquelle la sorcellerie est parfois traitée. Acheter des cristaux ou pratiquer des rituels ne devrait pas être un simple acte de consommation ou une mode passagère. Derrière chaque rituel, chaque pratique, il y a une intention, une tradition souvent profondément ancrée dans certaines cultures.
Il est donc essentiel de respecter ces traditions et de comprendre les pratiques dans leur profondeur, sans tomber dans l’appropriation culturelle. Utiliser la sauge, par exemple, est un geste spirituel important dans certaines cultures amérindiennes. Il ne s’agit pas simplement de suivre une tendance, mais bien de respecter les racines et le sens de ces pratiques.
Une sorcellerie moderne en quête de sens
L’engouement pour les rituels de sorcellerie reflète un besoin plus large de spiritualité, de connexion et de sens dans un monde parfois trop matériel. Qu’il s’agisse d’un acte de développement personnel, d’une recherche d’empowerment ou simplement d’une manière de se sentir mieux dans son quotidien, ces pratiques répondent à des besoins profonds.
À travers cet intérêt pour la sorcellerie, c’est avant tout un désir de se reconnecter à soi-même, à la nature et à des traditions anciennes qui émerge. Et si cela passe par des gestes simples, symboliques, ces derniers ont un pouvoir bien réel sur notre manière de vivre et de percevoir le monde.