L’influence des réseaux sociaux et du “self-branding”
Tu ouvres ton téléphone pour “juste cinq minutes”.
Tu tombes sur une amie qui vient de courir son premier semi-marathon, un collègue en voyage professionnel à Lisbonne, une créatrice qui lance son nouveau projet… et sans même t’en rendre compte, ton humeur change un peu.
Tu ne ressens pas forcément de la jalousie, mais cette impression légère que toi, tu devrais peut-être faire plus.
C’est ça, la pression invisible : celle qu’on ne choisit pas, mais qu’on absorbe chaque jour, à travers les images des autres. Et franchement, à la longue c’est gavant même si on essaie de résister et de se maîtriser !
🪞La comparaison, un réflexe humain… devenu quotidien
Se comparer, ce n’est pas un défaut. C’est un mécanisme naturel : on se construit en observant les autres, en cherchant des repères, des modèles.
Mais les réseaux sociaux ont transformé ce réflexe sain en spirale silencieuse.
Avant, on se comparait à notre entourage : amis, collègues, voisins. Aujourd’hui, on se compare à des centaines de personnes, souvent inconnues, souvent retouchées, souvent au meilleur moment de leur journée.
Et même quand on le sait, on oublie à quel point ces images sont sélectionnées, filtrées, scénarisées.
Ce n’est pas la réalité qui nous met la pression, c’est sa version optimisée.
📱Le “self-branding” : quand on devient sa propre vitrine
Les réseaux nous invitent à devenir les metteurs en scène de nos vies.
On choisit les plus belles photos, les bons angles, les moments forts. Même sans s’en rendre compte, on construit une image — notre “marque personnelle”.
C’est ce qu’on appelle le self-branding.
Et le paradoxe, c’est qu’à force de soigner cette image, on finit parfois par se juger à travers le regard des autres.
Combien de likes ? Est-ce que ce post “plaît” ? Suis-je assez inspirant(e), drôle, productif(ve) ?
Cette dynamique crée une pression subtile : celle de devoir être constant, parfait, cohérent — comme une marque qui ne doit jamais décevoir.
💭Les effets de cette pression invisible
Cette pression ne fait pas toujours mal d’un coup. Elle s’installe doucement, à petites doses.
Un jour, tu trouves que ta vie est “un peu plate” à côté de celle des autres.
Un autre, tu doutes de ta valeur, sans savoir pourquoi.
Les effets peuvent être multiples :
- Une estime de soi fragilisée, parce qu’on se compare à des illusions.
- Une anxiété de performance, la peur de ne jamais “faire assez bien”.
- Un décalage émotionnel, parce qu’on finit par confondre réalité et apparence.
Et tout cela, souvent, sans qu’on en ait conscience.
La comparaison constante transforme la vie en compétition silencieuse.
🌱Se détacher de la comparaison : quelques pistes douces
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut reprendre la main.
Pas en supprimant les réseaux (à moins d’en avoir envie), mais en les habitant autrement.
Voici quelques pistes simples et bienveillantes :
- Observer sans se juger : remarquer quand tu te compares, juste le constater, sans culpabilité.
- Curater ton univers : suivre des comptes qui t’inspirent réellement, qui te font du bien, pas ceux qui t’épuisent.
- Revenir au réel : appeler un ami, marcher dehors, cuisiner — nourrir la vraie vie, celle qui n’a pas besoin d’être publiée.
- Célébrer tes petits moments : la tasse de café du matin, un sourire, un pas de plus vers un projet.
- Oser la vulnérabilité : partager aussi tes doutes, tes ratés — ils créent du lien, pas de distance.
Petit à petit, tu retrouveras une relation plus douce à toi-même.
🌸 Et si on se regardait moins, pour mieux se rencontrer ?
Se comparer, c’est humain. Mais se rappeler que chacun avance à son rythme, avec ses saisons, c’est essentiel.
Ce que tu vois des autres, c’est souvent une vitrine. Ce que tu vis, c’est une histoire entière.
Alors la prochaine fois que la pression monte, respire.
Ferme les yeux.
Et rappelle-toi : tu n’as rien à prouver, juste à te vivre, sincèrement.
